L’APF a lancé un atelier impulsé par Aline Lagrenade, précieuse bénévole récemment disparue. A la fois un hommage et un moyen de rompre l’isolement.
Dans le petit local de l'antenne thouarsaise de l'Association des paralysés de France, les chutes de tissus s'amoncellent sur la table, les ciseaux et bobines de fil ne sont plus en action : les participants à l'atelier marionnette ont mis la touche finale à leurs amusants personnages. Guidés par une marionnettiste professionnelle, Valérie Rame, ils vont pouvoir passer de la confection au jeu.
" Le handicap, ce n'est pas la fin d'une vie "
Les participants sont unanimes : l'atelier démarré à la mi-mars est « super ». Mais il est aussi empreint de beaucoup d'émotion. Car ce projet, c'est Aline Lagrenade qui en avait eu l'idée et qui l'a impulsé. Repoussé à de multiples reprises, il a fini par voir le jour sans cette bénévole emblématique de l'association, disparue trop tôt. La concrétisation de ce projet prend la forme d'un hommage à cette dame frappée par le handicap, à qui la section thouarsaise de l'APF doit beaucoup. « Nous ne sommes que quatre salariés pour tout le département, note Maryse Ouvrard, responsable de la vie de l'association en Deux-Sèvres. C'est grâce à des bénévoles moteurs, comme Aline, que l'on peut mettre des choses en place. »
Aline Lagrenade utilisait la confection de marionnettes comme moyen de rééducation et d'expression : elle a tout fait pour faire partager cette activité. L'atelier se tient tous les quinze jours, jusqu'en juin.
Rompre l'isolement
Son énergie, son implication et ses nombreuses idées ont fortement marqué la vie de l'association. Et Aline Lagrenade en illustrait bien le message : « Le handicap, ce n'est pas la fin d'une vie. Tout s'effondre mais il faut se relever et rompre l'isolement », explique Patricia Blot, bénévole référente de l'APF thouarsaise.
Les échanges, les rencontres
engendrées par ce genre d'atelier de l'APF, enrichissent à la fois les adhérents et les intervenants, dont le regard change. « On s'apprend mutuellement des choses, confirme Valérie Rame. Le handicap n'est qu'une façade. » Maryse Ouvrard ajoute : « Les gens s'en font des idées et sont surpris de voir la réalité, de constater que les personnes handicapées sont comme les autres. Il y a des appréhensions, mais les choses peuvent être très simples si on enlève ces préjugés ».
Article paru sur la Nouvelle République du 17 avril 2014